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Les actions de « l’armée de l’ombre » se diversifient ; les tracts, les journaux clandestins, donnent aux Français, victimes de la censure, des informations sur l’évolution du conflit et la collaboration. Les renseignements fournis aux Alliés sur les installations, les sabotages et les attentats visent à déstabiliser la machine de guerre allemande.
Certains réseaux de résistance ont pour objectif d’organiser les évasions.
D’autres, plus anonymes encore, en refusant de se plier à la fatalité, ont aidé des hommes, des femmes ou des enfants, au péril de leur propre vie.

Un acte de résistance dans notre commune de Jonzac

L'acte de Pierre Ruibet et de Claude Gatineau

Né le 9 juillet 1925 à Grenoble, Pierre Ruibet essaie à diverses reprises de rejoindre les F.F.L.
En 1943, il est arrêté au cours d’une tentative de franchissement des Pyrénées et réussit à s’évader. Pour éviter le S.T.O. il s’engage dans une unité de travailleurs utilisée par les P.T.T. pour la réfection de réseaux téléphoniques. Il arrive ainsi à Jonzac et entre en contact avec la Résistance, plus précisément avec le groupe « alerte » de Bordeaux.

  Pierre Ruibet et Claude Gatineau

Un gigantesque dépôt de munitions de la Kriegsmarine (80000 tonnes) est installé dans les carrières d’Heurtebize à Jonzac. Fin janvier 1944, Pierre Ruibet , réussit à s’y faire engager comme travailleur civil et se porte volontaire pour détruire les carrières. Au cours de ces préparatifs, il est surpris par un autre manœuvre des carrières, Claude Gatineau, jonzacais de 20 ans qui lui porte main forte pour sa mission. Les opérations de sabotage se multiplient.
Ce fut le 30 juin 1944 que Ruibet commença un peu plutôt qu’à l’ordinaire.
Il posait les explosifs lorsqu’un sous-officier s’avança dans les carrières. Le jeune homme comprenant que tout pouvait être perdu n’hésita pas à sacrifier sa vie : il bondit sur l’Allemand et le terrassa puis se remit à l’oeuvre. L’Allemand assez touché eut la force de se traîner jusqu’à l’entrée et annoncer qu’il y avait “sabotage". Pendant deux jours et deux nuits on entendit l’éclatement des bombes. Après s’être donné la mort d’un coup de pistolet, Ruibet sauta avec les munitions. Ainsi mourut ce héros, ce jeune, devant qui la vie s’ouvrait.
Le premier mourut dans l’explosion, le second qui faisait le guet fut arrêté et torturé. Il se dénonça pour éviter la mort de 50 otages dont les cercueils avaient été commandés. Il fut finalement fusillé.
Le 17 juillet après avoir retrouvé le corps de Pierre Ruibet, on organisa ses obsèques dans le plus grand recueillement. Le 8 décembre ses funérailles furent célébrées. Il devint citoyen dhonneur de la ville de Jonzac.


 

Lettre de Pierre Ruibet à sa mère.


Ma chère petite maman.


Ma lettre va vous faire bien de la peine. J’ai été désigné pour faire sauter la carrière. J’avais posé des mines qui n’ont pas fait leur effet.
J’attendais quelqu’un qui n’est pas venu. Il est de mon devoir de tout détruire, tant pis, je vais y mettre le feu, je suis bien décidé, seulement il y a beaucoup de chances que j’y reste. Cependant, je tenais à la vie, mais je fais passer mon pays avant mon bonheur.
Je vous embrasse tous : Adieu.

Vive la France !

« Pierrot »

En décembre 1944, selon un décret du Général De Gaulle, la croix de la Libération est décernée à titre posthume au sous-lieutenant RUIBET Pierre, âgé de 19 ans.


 
Un acte de résistance à Pons

Les faits remontent au mois de janvier 1944 et se sont déroulés à Pons, en Charente Maritime.
En 1939, pour fuir d'éventuels bombardements à Paris, la famille Israël-Meyer loue une maison à la campagne et vient s’installer à Pons, au lieu dit du Chalet. Cette famille comptait sept personnes, M. et Mme Israël, leurs trois filles et leurs trois filles et leurs deux petits enfants Daniel et Pierre Meyer, âgés de 8 et 11 ans.

En ce début de l’année 1943, l’adjudant Lanusse de la gendarmerie de Pons, apprenant la rafle imminente de tous les juifs résidant dans la commune, décide de prévenir la famille Israël Meyer de leur arrestation certaine pour le lendemain. C’est alors que Paulette et René Garnier résidant au village des Roches décident de venir en aide à leurs amis en les hébergeant chez eux dans une pièce de 30 m2, le temps de fabriquer des faux papiers, environ 48 heures…
C’est en fait onze jours que la famille traquée restera cloîtrée, sans sortir de sa cachette, sans éveiller de soupçons malgré un voisinage proche et une activité viticole intense dans la cour de la ferme. Le jeune Serge Garnier qui avait environ dix ans, avait comme consigne formelle de ne rien dévoiler à l’école, voire même de mentir sur le sujet concernant la présence de leurs hôtes exceptionnels. Enfin munis de faux papiers , les Israël-Meyer devenus les Lenoir-Maurisseau (initiales ressemblantes sur le linge de maison brodé) purent rejoindre Jarnac en Charente grâce au taxi de M. Pichonneau, avant de gagner la région limousine puis le sud de la France. Ils revinrent tous les sept à Pons à la fin de la guerre. Tous sains et saufs.
  faux papiers (cliquez pour agrandir)
médaille des justes
C’est le 11 novembre 1998 que Messieurs Serge et Jacques Garnier ont reçu une distinction rare, le Diplôme d’Honneur et la Médaille des Justes décernés par le Mémorial Yad Vashem de Jérusalem au nom de leurs parents Paulette et René Garnier, décorés à titre posthume pour avoir caché et sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Dernier vivant de la famille Israël Meyer, M. Daniel Meyer, ancien conservateur en chef du château de Versailles et du Trianon, qui était âgé d’une dizaine d’années à l’époque des faits, a gardé des relations étroites avec Serge et Jacques Garnier; il a d’ailleurs tenu à honorer la famille Garnier lors de la remise de cette Médaille des Justes.

C’est en effet grâce à la famille Garnier que sept juifs, persécutés par l’Etat Français, victimes d’un antisémitisme virulent, humiliés par les lois d’octobre 1940 et par le port obligatoire de l’étoile jaune, ont pu échapper à la rafle et à la déportation dans les camps de la mort.
Plus de 1900 « Justes » étaient reconnus en France en l’an 2000 ; une médaille qui contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité, c’est pourquoi les noms de Paulette et de René Garnier, pour avoir réalisé cet acte de courage, d’héroïsme et de résistance sont désormais gravés sur le Mur des « Justes parmi les Nations » à Jérusalem car « Celui qui sauve un être humain sauve l’univers tout entier » précise le Talmud.

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